Notre Dame des landes : ma participation à la consultation « Dérogation espèces protégées »

L’Etat et AGO veulent accélérer l’avancement du projet de nouvel aéroport. Le 7 octobre 2013, la préfecture a mis sur son site un dossier (2000 pages !) de demande de dérogation de destruction d’espèces protégées. Nous avons jusqu’au 28 octobre pour donner notre avis qui n’est que consultatif.

Sur le sujet, allez sur le site des naturalistes en lutte !

 Voici la contribution que j’ai déposée :

Je suis outrée de la politique de la terre brûlée et du fait accompli que cherche à imposer l’Etat sur ce dossier. Il y a certes une communication de façade, telle cette consultation qui n’est pas imposée par la loi, mais sur le fond, il y a une précipitation injustifiable pour faire avancer le projet… sauf arriver à démarrer les travaux au plus vite, avant que toutes les manipulations autour de ce dossier soient largement dévoilées.

 Pourquoi cette demande de dérogation d’espèces protégées alors que l’état des lieux initial est largement incomplet comme l’a constaté la commission d’experts scientifiques qui a invalidé la méthode de compensation, ainsi que le Conseil national de protection de la nature ? Un état des lieux initial correct demande 2 ans de travaux supplémentaires selon ces spécialistes.

 En outre, l’état des lieux initial a été conduit par Biotope qui a enfreint la loi par une arnaque aux emplois jeunes comme le Conseil des prudhommes l’a jugé récemment. Quelle est sa validité ?

 Dans les documents présentés, la logique « Eviter Réduire Compenser » est présentée avec toujours la même grossière erreur sur le terme « Eviter » : il s’agit pour l’Etat de « limiter la surface occupée ». Absolument pas. Ce « limiter » relève du 2e objectif, « Réduire ». Dans la logique officielle, « Eviter » signifie chercher (et si possible trouver) si on peut faire autrement. Et là, sur ce projet, il est de plus en plus EVIDENT que l’on peut faire autrement, il suffit de garder l’aéroport de Nantes Atlantique en l’aménageant. Il n’est absolument pas saturé, le bruit lié au développement futur de l’activité n’est pas un problème pour l’urbanisation, ni pour les populations concernées  (cf récente étude du CeDpa sur les PEB prévisionnels) ; enfin, cette solution serait beaucoup moins coûteuse et apporterait beaucoup plus d’avantages sociaux et économiques à la société (cf expertise économique CE Delft).

 Je suis persuadée que personne n’a rien à gagner à faire passer en force un projet dont les bases sont si mensongères, sauf à court terme quelques entreprises de TP et quelques décideurs refusant de faire marche arrière !

 Et voici les conseils de l’Acipa pour cette consultation :

Vous pouvez vous inspirer de ce texte pour une déposition à minima : « Les dossiers que vous mettez à l’enquête comportent plus de 2000 pages, de nombreuses cartes, des tableaux et des annexes. Il est tout à fait anormal que le public ne dispose que de 3 semaines pour en faire l’analyse et vous la communiquer. Je vous demande donc une prolongation de la durée de cette consultation. Par ailleurs vous voudrez bien mettre en ligne l’avis rendu par le CNPN qui peut utilement éclairer le public. »

 Il est aussi important de dénoncer cette transparence de façade (consultation non obligatoire !) et le peu de cas qui est fait des recommandations de la commission d’expertise car sur le fond rien n’a changé.

 Il faut aussi profiter de cette consultation pour :

1 – constater l’incohérence de la procédure espèces protégées car nous ne connaissons pas les mesures compensatoires eau
2 – indiquer qu’il fallait joindre la « consultation espèces protégées » avec l’enquête publique eau sur les mesures compensatoires,
3 – regretter qu’il s’agisse d’une simple « consultation » entreprise sous le régime de l’ordonnance du 5 juillet 2013. (Deux raisons : a) une consultation ne présente pas les mêmes garanties qu’une enquête publique (pas de commissaire enquêteur, pas de rapport réalisé et questions posées au pétitionnaire) ; b) si le préfet a choisi la procédure de consultation, rien ne lui interdisait d’engager une enquête publique).

4 – demander à ce que l’arrêté de dérogation ne sorte pas avant l’arrêté eau.

 Vous pouvez aussi citer les conclusions du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) visibles sur le blog des Naturalistes en lutte :

 http://naturalistesenlutte.overblog.com/le-comit%C3%A9-permanent-du-cnpn-donne-le-coup-de-gr%C3%A2ce-cnpn

Nous comptons sur vous pour déposer votre avis sur cette consultation au plus vite !

 

 

Article présent dans la rubrique Engagements, Notre Dame des Landes.
 
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