Prendre de la distance avec nos façons de voir

Nous avons sans cesse dans notre tête des opinions, des jugements, des façons de voir, qui déterminent nos attitudes et nos actions. Et, le plus souvent, nous n’avons pas conscience du fait que nous sommes prisonniers de ces pensées. Jusqu’à quel point sont-elles vraiment les nôtres ? Les avons-nous choisies ? Les remettons-nous en cause régulièrement ? Un grand nombre de nos problèmes, personnels et collectifs, sont causés par des façons de voir étriquées, dépassées, inadaptées…

A l’heure où les défis pour l’humanité sont tels que nous devrions tous agir dans le même sens pour réduire les destructions en cours (climat, pollutions, inégalités…), nous cultivons nos divisions (et même, dans certains lieux comme les partis politiques, nous en créons de nouvelles !!). Nous nourrissons les a priori qui nous amènent à rejeter l’autre. Nous pouvons le constater pour nous-mêmes : je n’ai pas envie de discuter avec celui-là car il est… (au choix : catho, musulman, juif, franc-maçon, de droite, de gauche, politicien, etc.). Les guerres se répandent et s’installent dans les populations, basées sur de tels jugements et cela peut aller très vite. Et cela, en dépit du fait que leurs origines sont le plus souvent politico-économiques, avec une responsabilité énorme des grandes puissances occidentales(*).

Faut-il pour se libérer, penser moins pour sortir de nos pensées ou, au contraire, réfléchir davantage pour prendre un certain recul ?

La question est vaste et on n’y répond sans doute pas en termes de « l’un ou l’autre ». Aujourd’hui, je voudrais juste partager un éclairage à propos de la façon de prendre de la distance par rapport à ses préjugés. Vous avez peut-être vu le film « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » un film comique, caricatural, dans lequel des parents se désolent que leurs quatre filles épousent toutes des hommes « pas de chez nous » : un musulman, un juif, un Chinois, un Africain. J’ai trouvé intéressant de constater qu’à la fin de l’histoire, les deux parents avaient pris de la distance par rapport à leurs préjugés, chacun à leur façon :

– la mère par l’introspection : elle va chez le psy et cherche en elle ce qui a pu l’amener à avoir ses façons de penser ;

– le père en « agissant avec » : il traverse quelques aventures avec le père de son futur gendre et cela les rapproche.

Par expérience, je sais qu’effectivement, ces deux approches fonctionnent et c’est tant mieux, cultivons les ! Il y en a sans doute d’autres. Quand je relie le fonctionnement du mental à celui de l’ego comme l’a décrit Ecktart Tolle dans Nouvelle Terre, je réalise que les pratiques qui aident à prendre de la distance par rapport à l’ego nous permettent de contacter des réalités intérieures plus profondes où l’unité prend le pas sur la séparativité. Petit à petit, cela aussi peut transformer nos façons de voir 🙂

 

(*) J’en ai parlé là pour l’Ukraine, on peut aussi lire les analyses de journalistes indépendants et engagés comme John Pilger (ici sur la renaissance du fascisme ) et Michel Collon (ici sur les attaques sur le Venezuela par exemple).

Article présent dans la rubrique Ce qui me passionne, Evolution des consciences.
 
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1 commentaire

  1. Philippe :

    Encore un autre article qui me parle. Merci Geneviève de cultiver cette méthode où tu allies expériences directes bonnes et moins bonnes et les éléments théoriques qui aident à compléter et développer les analyses qu’on en tire. Sur ce sujet, et relativement au monde du travail, je pense qu’il ne faut pas hésiter à « fuir » une situation où la « séparativité » l’a définitivement emporté sur l’unité et mettre son égo de côté. Reste que le monde du travail public ou privé est devenu aussi malade que les partis politiques, dévoyé par les mêmes égos à tous niveau. Là aussi de nouvelles règles de vie, de dialogue, de compromis et de production restent à inventer.

    Le 28 novembre 2017

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