Surconsommation : un boycott réussi

Article publié par Ouest-France, Nantes forum, en novembre 2007

Ces dernières années, j’avais pris l’habitude de me remémorer la date d’Haloween par les vitrines et les rayons des magasins. Cette année : rien ! Surprise, je me suis demandée pourquoi les magasins n’avaient pas garni leurs rayons de quantité d’objets noirs et orange, comme les années précédentes. La réponse m’est apparue évidente : parce qu’ils n’ont pas vendu les années précédentes !

Waouh ! Ça c’est une bonne nouvelle : nous n’avons pas été intéressés et nous n’avons pas acheté. Un boycott réussi. Le mot « boycott » est bien sûr trop fort car il sous-entend une démarche active, volontaire de refus d’achat. Pour la marchandise d’Haloween, ce n’était pas le cas, c’était un simple désintérêt, silencieux… Et le résultat est là, massif (et il n’a en outre pas empêché les enfants de s’amuser et d’aller frapper aux portes des voisins).

Je m’en réjouis car je pense que l’un des problèmes majeurs de notre société occidentale est la surproduction. Elle dévore nos ressources planétaires à grande vitesse et nous fait crouler sous des tonnes de marchandises, souvent inutiles. On trouve nos stocks d’invendus jusque sur les marchés des pays africains…

La surproduction est à l’origine de la surconsommation (via la création artificielle de « besoins », par la publicité notamment). Et c’est ce qui fait se maintenir notre système économique actuel. Nos dirigeants regrettent d’ailleurs que cela ne fonctionne pas mieux, d’où la commission Attali pour relancer la sacro-sainte croissance, d’où le slogan « travailler plus pour gagner plus »… pour dépenser plus, bien sûr.

Je ne nie pas les difficultés d’argent dans lesquelles se débattent des personnes de plus en plus nombreuses aujourd’hui. Et il est évident que celles-ci ont besoin de plus d’argent, simplement pour vivre dignement. Mais vivre dignement ne signifie pas surconsommer.

Ce même système économique de surproduction et d’obligation de « croissance » est celui qui génère toujours plus d’inégalités depuis 10 ou 20 ans. Cherchez l’erreur ! Ou plutôt le vice de forme. Et en attendant de le trouver, félicitons-nous de ne pas « gober » tout ce qui nous est proposé à consommer. Sachons reconnaître ce qui nous rend vraiment heureux, la simplicité et la convivialité par exemple. Le 24 novembre prochain, ce sera la journée mondiale sans achat (buy nothing day), occasion de réfléchir à tout ça ?

Article présent dans la rubrique Ce qui me tarabuste, Le dysfonctionnement de l'économie.
 
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