Notre société de consommation, notre société de destruction

Consommer : du latin consumĕre (« prendre complètement », « manger », « absorber », « détruire », « perdre », « affaiblir », « user », « miner », « anéantir », « employer », « épuiser (un sujet) »).

Au fait, pourquoi avoir appelé notre modèle de société « société de consommation » ? Vu les objectifs affichés, on aurait pu l’appeler « société de bien-être » par exemple… Et finalement, cela aurait été tellement plus faux ! Car nous vivons bien une société de consommation qui signifie aussi  société de destruction. La consommation érigée en objectif et en mode de vie se réalise par la destruction : des ressources, des animaux, de la nature, de la qualité de vie… de nous-mêmes au final.

Nous nous détruisons physiquement par la mal-bouffe, émotionnellement par l’individualisme et aussi spirituellement. Le philosophe Bernard Stiegler explique que le consumérisme a tué le goût de vivre, récupérant nos pulsions de vie pour la consommation, plutôt qu’à les exprimer dans la création, la sublimation. En résultent un abêtissement, un mal de vivre, qui nourrissent à leur tour la roue de la consommation (voir la vidéo ci dessous).

Sans doute fallait-il en arriver là où nous en sommes pour le comprendre et désirer un autre modèle de société ?

Un vaste chantier de désintoxication de notre comportement de consommateurs est à entreprendre, c’est une entreprise difficile, qui provoque de sérieuses résistances au changement. Le mouvement de la Transition s’est penché sur la question par rapport à notre dépendance au pétrole et  intègre cette phase de désintoxication de façon très sérieuse avec de vrais outils psychologiques.

D’ores et déjà, découvrons et cultivons ce qui nous rend vraiment heureux car une personne heureuse est un très piètre consommateur. La consommation est basée sur nos frustrations, c’est cela que la publicité cultive : nos frustrations !!

Un dessin animé des Amis de la Terre dont je ne me lasse pas
traduction des textes
au dessus : « le bonheur juste après le tournant »
en dessous : « travaille plus dur », « gagne plus d’argent », « achète plus de choses »

Consume less, live more! — Friends of the Earth International

Article présent dans la rubrique Ce qui me tarabuste, Comment on en est arrivé là, Le dysfonctionnement de l'économie.
 
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1 commentaire

  1. christophe :

    si bien vu, si bien dit!

    Le 28 décembre 2015

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