Comment on en est arrivé là ?
Un de mes lettres de campagne pour l’élection cantonale de mars 2008
Pollutions, réchauffement, disparition rapide d’espèces… L’état de notre terre est alarmant. Comment en sommes-nous arrivés là ? Notre mode de vie occidental est le premier responsable de la situation. Pourquoi ne pouvons-nous pas en changer tout simplement ? Parce que derrière ce mode de vie, il y a notre organisation économique qui pousse à toujours plus de destruction. Notre système économique reflète notre façon de voir le monde. Pour changer réellement de direction, interrogeons nos certitudes et, en tout premier lieu, celle de considérer l’espèce humaine comme séparée du reste du monde vivant.
Nous vivons une fin de civilisation. Plus grave, nous vivons une crise majeure qui met notre survie en péril, une période où les êtres vivants sont détruits jour après jour. Qu’y a-t-il au-delà de ce constat ? Telles des poupées russes emboîtées, couche après couche, se trouvent les causes profondes de la situation d’aujourd’hui.
Notre monde marche sur la tête
Tout d’abord, ce que nous voyons : réchauffement climatique, pollutions de tous ordres, aggravation des inégalités, destruction de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles… Il y a désormais un quasi consensus sur ce constat alarmant. Quasi consensus aussi sur le fait que nous avons maintenant le devoir de changer les choses.
Notre monde marche sur la tête, et si je reprenais l’image des poupées russes, je dessinerais cette première poupée correspondant à l’état de notre monde, la tête en bas.
La raison de tous ces problèmes : notre mode de vie
Notre mode de vie occidental est responsable des dégâts écologiques et sociaux majeurs que nous traversons. Notre mode de consommation est basé sur le gaspillage, sur la création perpétuelle de prétendus besoins, sur des transports faramineux. Tout cela entraîne des pollutions et l’épuisement rapide des ressources de la planète.
Il faudrait trois planètes pour que tous les terriens vivent comme un Français moyen. Notre empreinte écologique de Français est trois fois supérieure à ce que la terre peut supporter. Il commence à y avoir consensus sur ce point. La notion d’empreinte écologique nous parle.
Ce qui conditionne notre mode de vie :
notre organisation économique, le libéralisme,
soutenue par des décisions politiques
Les piliers du système économique dans lequel nous vivons sont le profit maximum, la compétition, la marchandisation de tout ce qui est possible de vendre et d’acheter (bientôt l’air pur ?), la non intervention de l’Etat dans les rapports économiques, la création monétaire aux mains des banques privées, frustrant l’Etat de moyens financiers. C’est même désormais le système financier (qualifié de « terroriste » par Geneviève de Gaulle) qui mène la danse, avec les graves répercussions sociales que l’on constate.
Ce point de vue est loin de faire consensus. Nombreux sont ceux qui partagent les deux premiers points mais pas celui-ci. Ils tentent de changer les choses tout en maintenant (et en renforçant) le système économique actuel : syndrome du pompier pyromane !
Ce qui sous-tend nos choix économiques et politiques :
nos façons de voir le monde
Comment en sommes-nous arrivés là ? Notre système économique n’est pas arrivé par l’opération du Saint-Esprit ni parce qu’il serait « naturel ». Il est là car il reflète nos façons de voir le monde, nos certitudes sur nous-mêmes et sur le monde. Nous aurions grand intérêt à reconsidérer ces certitudes.
Ce qui en nous choisit nos façons de voir : notre conscience
Quand nous sommes enfants, notre façon de voir le monde est façonnée par notre milieu, nos parents, notre société. Nous adoptons les certitudes du monde dans lequel nous vivons sans pouvoir y réfléchir. En grandissant, nous pouvons nous interroger et choisir en conscience ce en quoi nous croyons profondément. Personne ne peut imposer ses choix à notre conscience. Elle est fondamentalement libre. Nous pouvons changer de façons de voir, de modèles du monde, autant de fois que nous le voulons.
Dans notre société, beaucoup est fait pour empêcher cette réflexion profonde, ces prises de conscience : abrutissement par le travail ou par la pauvreté, par les loisirs de masse, par les médias… Il est toutefois encore possible de s’interroger et de rejeter les pensées profondes qui ne nous conviennent plus. C’est l’espoir que j’ai pour que notre monde change.
Tout cela n’est pas extérieur à nous
La destruction du monde que nous constatons n’est pas extérieure à nous-mêmes. Nous sommes dans une période de destruction massive des individus également. Nous ne savons pas pour quoi nous vivons. La perte ou la méconnaissance de nos aspirations profondes se traduisent par un mal être grandissant : maladies, tranquillisants, violence, xénophobie, vie « hors sol »…
Nous désirons changer les choses (et nous en avons le devoir !). Pour cela, il ne suffit pas de vouloir changer les attitudes, il faut changer la racine de ces attitudes, nos façons de voir le monde. Personne ne l’imposera à personne, ce ne sont que des prises de conscience et des choix personnels. Mais nous pouvons donner l’envie de le faire et interroger les certitudes profondes qui sont à l’origine de nos comportements. Et c’est l’un des aspects de cette campagne qui me motivent le plus.
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