L’éléphant dans la pièce
Je me suis rendue à une invitation de l’Insee « à la rencontre des citoyens » à Nantes. Occasion de retrouver mon ancien employeur, moi qui suis à la retraite depuis déjà 10 ans. Occasion surtout pour moi de donner mes réponses aux deux questions qui nous étaient posées : « Quelles sont vos attentes ? », « Quels chiffres vous manquent ? ». Ce fut une expérience riche d’enseignements qui m’a montré qu’il reste un long chemin pour parvenir à échanger de façon constructive sur certains sujets.
Après quelques stands et ateliers thématiques, la séance plénière est consacrée à ces deux questions. Elle est présidée par le nouveau directeur de l’Insee, en poste depuis six mois, qui a souhaité initier ces rencontres dans différentes capitales régionales. Celle de Nantes est la première. L’heure consacrée à cette plénière passe très vite : un petit film de micro-trottoir pendant une demi-heure, puis les interventions du public.
Je suis intervenue : « il y a ces toutes dernières années deux événements démographiques majeurs. Le premier : une surmortalité à tous les âges, notamment chez les jeunes, plusieurs années de suite, ce qui est exceptionnel. Le second : une aggravation de la baisse de la natalité avec une destruction de la saisonnalité des naissances. Voici mon attente : que l’Insee ose regarder « l’éléphant dans la pièce » comme disent les Anglais (un gros truc que personne ne veut voir), je veux parler de la vaccination covid qui a eu lieu en 2021. Mon attente est que l’Insee ose étudier l’hypothèse d’un lien entre ces événements démographiques majeurs et cette vaccination de masse. Je sais que ce n’est pas facile car nous avons été pris dans une sorte d’hypnose collective sur ce sujet mais c’est important. A la deuxième question, « quels chiffres vous manquent? » je réponds qu’il manque la mise à disposition du public des statistiques de décès par statut vaccinal covid. Cette mise à disposition est actuellement refusée en France. L’Écosse, l’Angleterre l’ont fait (et l’ont vite arrêté), la Tchéquie vient de le faire. »
Grand silence pendant mon intervention, la plus technique de toutes et sûrement la plus dérangeante. Puis, quelques applaudissements, légers.
Le directeur général de l’Insee clôt la séance plénière par quelques mots. Il affirme au passage qu’il a été montré que les non vaccinés étaient de loin les plus nombreux à avoir été hospitalisés pour un covid et que la vaccination a sauvé des millions de vies1. Il me propose un échange après la plénière. Je suis d’accord, j’ai justement apporté des graphiques très parlants, dont un publié par l’Insee.
Notre échange a été plutôt vif et pas constructif. Lui était précédemment le directeur de la Drees (service statistique du Ministère de la santé), donc en responsabilité pendant la crise Covid. Il m’a demandé d’acquiescer aux deux affirmations qu’il avait lancées. J’ai refusé en expliquant que c’était un sujet compliqué, qu’il y avait beaucoup à regarder du côté des codifications2 et que je ne voulais pas l’aborder maintenant ; je voulais revenir aux problèmes démographiques du moment, compétence de l’Insee.
Le graphique ci-dessous affichant une surmortalité des 18-39 ans depuis 2021 est balayé d’un revers de main :
– il ne sort pas d’un organisme officiel !
– justement c’est ce que je demande, que ce soit étudié ; il peut y avoir plusieurs méthodes pour calculer le nombre de décès attendus, on en teste plusieurs, on regarde ce que ça donne…

Mettre en regard le calendrier des injections et la surmortalité n’est pas recevable :
– corrélation n’est pas causalité !
– je suis bien d’accord mais si on regarde plusieurs indices convergents comme le nombre très élevé de déclarations d’effets indésirables à la pharmacovigilance, les associations de victimes qui se sont créées… On a une hypothèse vraiment plausible d’explication.
Je lui montre le graphique ci-dessous que l’Insee a publié en juin 2023 montrant une surmortalité dans toutes les tranches d’âges
– c’est le covid qui est la cause de ces surmortalités en 2021 et 2022, il ne s’est pas arrêté en 2020
(ce que j’aurais dû répondre : on sait bien que le covid n’a pas été mortel pour les jeunes…)
Concernant la courbe des naissances que je lui présente, même déni.
– il peut y avoir toutes sortes de raisons…
– pour un tel changement ? Lesquelles ?
-…

Conclusions de cet échange : sur certains sujets, avec certaines personnes, quand l’implication émotionnelle est très forte et en l’absence de médiateur, on ne peut que juxtaposer des points de vue. Le directeur m’a parlé de ses collègues de la Drees qui avaient travaillé énormément pendant la crise covid et je le crois volontiers, cela n’empêche pas qu’ils aient pu être victimes de biais cognitifs. De mon côté, ce sujet était également sensible : le souvenir d’avoir été ostracisée, la situation infamante dans laquelle se sont retrouvés les soignants suspendus et tous ceux qui ont osé ne pas être d’accord avec la doxa, l’acceptation de ces abus de la part de la majorité des gens…
Dans certains pays comme l’Allemagne, le Japon, les USA, sous la pression du public et de certains médias, un regard critique a pu naitre récemment sur la période que nous avons traversée et sur ses conséquences encore aujourd’hui. Cela arrivera en France… On ne sait pas quand.
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(1) affirmations répétées à l’envie depuis la crise covid. Comme plusieurs autres chercheurs, Pierre Chaillot en a montré la fausseté dans son excellent livre « Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels« . Voir aussi ses vidéos sur sa chaine Youtube décoder l’éco
(2) voir justement le livre mentionné ci-dessus
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Je ne comprends pas très bien les objections, et j’aimerais des pistes d’explications de ta part … au plaisir d’aller plus loin, en toute objectivité
Merci Brigitte, j’apprécie ton esprit ouvert, désireux d’échanger et de comprendre. Je n’ai pas argumenté sur mon refus d’adhérer aux 2 affirmations du directeur car ce n’était pas directement le sujet, c’est pour cela que j’ai renvoyé en note au livre très bien fait de Pierre Chaillot. J’ai écrit un résumé de 4 pages de ce livre. Je mets le lien pour y accéder : https://genevieve-lebouteux.com/wp-content/uploads/2025/12/Resume-livre-Pierre-Chaillot-Covid-19-ce-que-revelent-les-chiffres-officiels.pdf
Je ne suis pas étonnée de la réaction du directeur général de l’Insee,
Il me semble que dans le contexte actuel, un échange sur la situation vécue du COVID est à préparer.
L’idée serait de croiser, en accord entre les différentes parties (donc il faut qu’elles s’accordent en premier lieu sur la méthode), les différents résultats (différentes statistiques par différents organes, lectures scientifiques, retours de professionnels, état de veille et retours des effets secondaires indésirables… Bref tout ce qui peut permettre d’enrichir la problématique posée (qui doit être très précise).
Pour ensuite pouvoir en échanger, la (se) questionner et permettre la pensée et la réflexion. Tout cela sans chercher de fait à convaincre.
Cela aurait plus de sens à mon avis et plus d’intérêt pour tous.
Et puis quelques fois quand le sujet est trop « sensible » il peut être intéressant, pertinent de faire un pas de côté… de ne regarder que certains constats sans risquer de mettre à dos vaccinés/non vaccinés
par exemple : le décès de jeunes, quels retours « sans a priori »…,
: les décès du covid
: les effets secondaires
Et plus si la démarche se met en route…
Je peux être volontaire à participer à cette démarche.