Que ferait l’amour ?
Après les attentats de Paris du 13 novembre dernier, tout le monde a quelque chose à dire, chacun avec sa vision, forcément partielle… et je n’arrive pas à assembler le puzzle. Trop de réactions émotionnelles, trop de réactions cérébrales répétant souvent de vieux schémas… Et pas assez de réactions venant de nos coeurs. Peut-être parce que le coeur est d’abord le silence. Silence pour parvenir à accepter ce qui a eu lieu, accepter ce qui est aujourd’hui, les désordres du monde… mais aussi nos propres désordres. Nous nous retrouvons une fois de plus blessés, déchirés, accablés par un sentiment d’impuissance, comme tant de fois où la folie des hommes produit de tels drames.
Que ferait l’amour ? Que feraient nos grands modèles qui ont transformé le monde de façon non violente et aimante, Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela… ? Ils ont aimé leurs ennemis. J’ai la conviction que c’est la seule voie efficace.
Tous les hommes sont mes frères, sont une partie de moi : les terroristes, les victimes, les vendeurs d’armes, les dirigeants des multinationales qui pillent le monde et aggravent les inégalités, les 1% qui seront bientôt aussi riches que les 99 % restants… Avec amour, je peux soigner en moi et autour de moi les blessures qui sont les leurs. Je peux agir pour qu’il y ait davantage d’égalité, en France comme ailleurs, plus de partage, plus d’éducation…
Les attentats ne sont pas seulement le fruit de cerveaux malades et endoctrinés, ils sont aussi le fruit de notre monde malade et de son « ordre » injuste et _plus discrètement_ criminel.
Avec amour, je peux contribuer à créer la civilisation de demain qui prendra la suite de celle que nous connaissons et qui s’écroule.
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A chaque drame et son lot de « séquence émotion », j’ai la même réaction que toi. Et toutes ces « marches blanches » notamment de jeunes après des suicides de l’un des leurs. J’ai envie de leur dire, surtout lorsqu’u s’agit de suicides suite à harcèlement ; « ne pensez vous pas qu’au lieu de défiler devant les caméras, il vaudrait mieux réfléchir ensemble pour éviter le prochain suicide, apprendre à aimer même les différences plutôt que d’en faire les boucs émissaires de cours de lycées, au nom d’un principe encore trop ancré de construction des dynamiques de groupe dans l’exclusion au lieu de l’appréciation.