Geneviève Lebouteux

Sortons de la maltraitance généralisée

Jeudi matin 19 janvier 2023 c’est cette phrase « Sortons de la maltraitance généralisée » qui m’est venue en tête et avec laquelle j’ai manifesté aux côtés de dizaines de milliers d’autres personnes, toutes outrées des choix du gouvernement en matière de retraite. Elle a été bien accueillie par ceux que je croisais.

Par delà les grands airs et les paroles hypocrites de nos dirigeants, la maltraitance s’est généralisée dans notre pays, souvent insidieusement, parfois brutalement :

• personnes à faibles revenus dont les conditions de vie et les tracasseries administratives deviennent de plus en plus difficiles à supporter,
• enseignants qui n’en peuvent plus de la nième réforme et de l’absurdité des exigences bureaucratiques qu’on leur impose,
• soignants qui soit croulent sous la tâche faute de moyens suffisants, soit sont « suspendus », bannis du système de soin sans revenu (depuis septembre 2021 !),
• écoliers dont un nombre trop important n’acquièrent pas les savoirs fondamentaux (mon article de 2016), à qui l’on a imposé l’an passé masques et toutes sortes de mesures stupides, que l’on peut maltraiter jusque dans leur identité désormais sur la base la circulaire Blanquer sur l’accompagnement par l’école de la transidentité (voir le dossier complet de l’association SOS Education),
• chefs d’entreprise, restaurateurs, artisans… dont les factures d’électricité sont devenues vertigineuses,
• esprits libres, lanceurs d’alerte, associations qui ne rentrent pas dans les clous… que l’on dénigre, harcèle, prive de moyens de subsistance…
• tout un chacun aux prises avec la numérisation forcée des services publics (20 % de la population est larguée selon Les damnés de la start-up nation du journal Fakir), l’inflation, le manque de médicaments…
• animaux martyrisés par l’élevage industriel,
• Etc, etc. La liste est très longue et chacun peut trouver des cas autour de lui.

J’avais écrit ma phrase sur l’avant de mon grand chapeau et, sur l’arrière, on pouvait lire « RIC ! » et « ric-france.fr« , excellent site sur le Référendum d’Initiative Citoyenne. Bien sûr, le (vrai) RIC est un bon outil pour changer les choses, tenter d’arrêter la casse en cours et, chaque fois que cela est possible de faire avancer cette idée, faisons-le (voir d’ailleurs les actions/pétitions sur le site).

Il existe une autre façon de faire, complémentaire, que l’on peut s’attacher à mettre en place dès maintenant car elle est directement à notre portée : agir moi-même pour sortir de cette maltraitance quand je le peux. Veiller à bien traiter ceux qui m’entourent. Refuser d’être un point de passage de la maltraitance, en s’inspirant de ce que Soljenitsyne écrivait : « Je n’ai pas la force, tout petit individu que je suis, de m’opposer à l’énorme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins faire en sorte de ne pas être un point de passage du mensonge.« 

Et bien sûr, cela nous renvoie à mon livre L’unité, un paradigme pour les temps nouveaux où j’écrivais (chapitre 12, Intégrer et mettre en pratique) : « Nous sommes de plus en plus nombreux à avoir conscience de l’unité du monde. […] Dans notre relation aux autres, avoir conscience que nous ne faisons qu’Un change vraiment tout. Lorsque nous nous voyons dans l’autre, nous ne pouvons nous empêcher de le respecter. Nous faisons naturellement attention à lui… Nous ne pouvons plus envisager de faire du mal volontairement à autrui, y compris aux animaux et à tout ce qui vit dans la nature.«