La « malbouffe » des émotions existe
Cela fait seulement quelques années que j’ai réalisé que les émotions étaient une nourriture, quasiment au vrai sens du terme. D’ailleurs, j’ai lu récemment que notre nourriture physique ne nous apportait que le quart de l’énergie qui nous meut, les trois autres quarts provenant de champs électromagnétiques (de mémoire et à vérifier).
Le fait que les émotions soient une nourriture explique à mon avis pourquoi certaines personnes se nourrissent (plusieurs cases possibles 🙂 ) de séries télé, de films policiers, le plus souvent violents, de matches sportifs, de romans à l’eau de rose, de faits divers etc. Les films d’horreur ont même un public. Le spectateur/lecteur vibre émotionnellement par média interposé. Faute de vivre suffisamment d’émotions dans notre propre vie, nous avons la possibilité d’en vivre de toutes préparées, prêtes à déguster, apparemment sans danger…
Ce n’est pourtant pas sans danger. Le premier danger, celui de toutes les accoutumances, la dépendance et le besoin d’augmenter la dose au bout d’un moment, pour arriver au même résultat. Le deuxième, celui de la mauvaise qualité des émotions dont nous nous nourrissons. Notre société, hyper médiatisée, produit essentiellement des émotions de type « malbouffe » destinées à nous divertir/endormir/enchaîner et à endormir nos consciences. Le troisième, celui de « l’obésité », de la surconsommation d’émotions, dont on voit certains aspects désormais dans des réactions subites très violentes. Le fait d’être quotidiennement gavé de ce type d’émotions préfabriquées ne nous encourage pas à en ressentir de plus subtiles mais plus vivantes quand on est dans la nature, quand on croise un regard vrai…
Enfin, si l’on progresse dans l’évolution de nos consciences, on est nourri d’une essence bien plus profonde, et on devient naturellement plus sobre dans son alimentation, dans sa consommation et dans sa nourriture émotionnelle. Il existe un rapport au monde qui ne se réduit pas aux émotions et non plus à « j’aime / je n’aime pas » (voir les « j’aime » de Facebook !). Sur ce thème, je vous invite à lire le très beau texte La joie n’a pas de cause de Denis Marquet dont je cite un extrait : « Quitter un système de différences binaire (« j’aime/j’aime pas »), c’est entrer dans la richesse infinie des différences du monde. Regarder le réel selon le seul critère de ma préférence l’appauvrit considérablement : je ne vois plus ce qui est, mais je sélectionne dans le réel cela qui peut me faire du bien ou du mal »
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Bonjour Geneviève !
Cette notion que les émotions sont une nourriture, une énergie, est très claire chez des auteurs comme Eckart Tolle ou Don Miguel Ruiz. Cette énergie, selon ses vibrations, vient nourrir des parties différentes de nous-mêmes. Les émotions positives, subtiles, élevées, nourrissent notre âme éternelle qui a besoin de joie, d’amour, de beauté pour ne pas s’étioler / s’oublier dans la folie du monde incarné. A l’inverse, les émotions négatives viennent maintenir vivantes d’autres parties de nous-mêmes, qui ne veulent pas mourir, alors qu’elles ne sont pas la Vie (le présent) mais le passé.
Eckart Tolle en parle remarquablement bien sous l’angle de l’égo. Ex. se nourrir de colère va donner de l’énergie à nos parties intérieures qui ont besoin de colère pour continuer à exister (exemple : entretenir ma pensée d’injustice et mon sentiment de rancoeur vis-à-vis de mes parents = mon égo de victime), alors mêmes qu’elles sont relatives au passé et, qu’en tant que telles, elles devraient être mortes. Plus globalement, notre égo veut se maintenir en vie et nous l’y aidons car nous avons trop peurs de ne plus exister sans lui, identifiés que nous sommes à lui. Cette identification est une illusion, évidemment, puisque nous ne sommes pas notre égo, notre passé, nos expériences avec les pensées que nous leur avons associées. Cette identification nous coupe de notre véritable identité.
Quant à Ruiz, il est dans cette même ligne, mais en insistant sur la non-personnalisation de ce conditionnement mental qu’il appelle le « parasite humain ». Dans notre éducation, nous l’avons intériorisé comme un virus, mais il nous nous appartient pas et nous ne sommes pas cela. Cela rejoint Tolle : nous sommes tributaires de l’égo collectif qui surdétermine notre égo individuel. Dans la vision de Ruiz, quand il développe sa vision personnelle du monde (dans Au delà de la peur, je crois), il considère aussi que ces émotions créées par le mental humain sont des énergies qui viennent nourrir des entités non-humaines qui ont intérêt à voir perdurer l’ignorance et la basse énergie des humains. Vision qui ne contredit pas la première, mais la complète.
Très intéressante aussi la vision de Denis Marquet, auteur de Un seul désir. Cela rejoint beaucoup aussi Eckart Tolle je trouve, et bien d’autres. Le j’aime/j’aime pas est un jugement, un rangement dans une catégorisation mentale qui nous coupe du réel (exemple les catégorisations de Castaneda qui le coupe de la vison du chaman). C’est par l’acceptation neutre de celui-ci qu’on peut s’ouvrir, non pas à la connaissance, mais à la conscience de l’harmonie sous-jacente à tout phénomène, dans son unicité et son interdépendance avec l’ensemble de la création manifestée.
Pascal – http://www.pascal-gaillard.fr
Bonjour,
très intéressant votre article. Beaucoup de personnes ne font pas la relation entre les douleurs qu’ils ressentent et les émotions. sur mon blog j’ai mis un test à faire pour savoir sur quelle émotion nous devons travailler afin de retrouver petit à petit notre bien-être. Bien sur tout est question de volonté : est ce que nous voulons rester éternelle victime ou bien devenir responsable de notre vie. http://yoga-du-rire.com/blog/
Bonjour Geneviève et très bonne Année 2013
« Linteraction humaine peut être un enfer. Ou une grande pratique spirituelle. »
Eckhart Tolle
… Et les cases disparaitront… même au dessus du vert bocage.
(ça c’est du Renée, évidemment.) + petit bonhomme jaune