Notre responsabilité

Dans cette période troublée, nous sommes secoués dans nos modes de vie, dans notre santé, dans nos repères… Nous sommes nombreux à avoir conscience de l’effondrement en cours de notre modèle de société, sans tellement de surprise d’ailleurs : celui-ci a été largement annoncé mais, de façon générale, si peu pris au sérieux.

Il y a un risque en ce moment, celui d’un certain confort : se considérer comme des fétus de paille, ballotés par les événements, renonçant à comprendre, voire renonçant à tout esprit critique… pour s’en remettre gentiment à ceux qui nous dirigent, en croyant toujours que ces derniers agissent du mieux qu’ils peuvent, avec le souci du bien commun.

Il y a un risque alternatif, celui d’un certain inconfort : continuer à exercer notre esprit critique, quitte à sortir de la norme, se sentir responsable de notre vie, accepter de perdre d’anciens repères, tâcher d’en trouver d’autres…

Notre première responsabilité s’exerce vis à vis de nous-mêmes et de nos proches (et un jour on réalise que c’est la même chose). Nous sommes responsables de la façon dont nous traitons notre corps physique et notre esprit par exemple. Nous pouvons être vigilants vis-à-vis de ce que nous y faisons/laissons entrer. J’aime à me rappeler cette phrase « Chacune de mes pensées est un choix « . En fait, ce n’est pas souvent le cas mais on peut chercher à tendre vers… A ce sujet, une universitaire américaine, Suzan Blackmore, parle des « mèmes » : ce sont des idées qui circulent et s’installent dans nos esprits sans qu’on y fasse attention (cf un intéressant article de 9 pages). Choisir ce que nous écoutons, ce que nous regardons… Tout comme nos corps, nos esprits ne sont pas des poubelles où se déverserait tout et n’importe quoi.

En septembre, j’ai distribué des tracts des Mamans louves à de nombreux jeunes parents devant des écoles, leur disant qu’il y aurait peut-être une pression pour que leurs enfants à partir de 5 ans se fassent vacciner contre la Covid (cf les documents que la Commission européenne a adressé aux États membres en avril(1) et en septembre 2022(2) (en anglais), le kit envoyé aux enseignants). Je leur disais que ce sera à eux de décider et je leur demandais de s’informer, de bien peser le pour et le contre. J’ai été très heureusement surprise : plus de 90 % des parents à qui je m’adressais m’ont dit qu’il n’était pas question qu’ils fassent vacciner leurs jeunes enfants ! Ils exerceraient leur responsabilité vis à vis de leurs enfants, même si cela devait aller à l’encontre de la pression des autorités.

Il y a partout des personnes qui prennent leurs responsabilités même si cela doit leur causer des difficultés (euphémisme à notre époque). On les entend souvent dire qu’elles n’auraient pas pu faire autrement, que c’était pour elles évident de s’engager comme elles l’ont fait : les lanceurs d’alerte, les personnes qui aident les migrants, les désobéissants, les soignants suspendus, les jeunes du film Bigger than us… Ces personnes ordinaires sont les héros, les justes, de notre époque.

Beaucoup d’entre nous passons d’une attitude à l’autre, en fonction de notre histoire et de nos centres d’intérêts : endormis-anesthésiés dans certains domaines, responsables-engagés dans d’autres. Il me semble important d’en avoir conscience, tout simplement. Et quand la vie vient nous chercher sur un sujet, d’oser prendre nos responsabilités.

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(1) extrait de la page 5 traduit : En ce qui concerne les enfants et les jeunes, il existe maintenant plusieurs vaccins COVID-19 approuvés au niveau de l’UE pour une utilisation chez les adolescents (12-17 ans) et les enfants (5-11 ans). Dans l’ensemble, l’adoption de la vaccination chez les adolescents dans l’Union européenne est élevée (par exemple, plus de 71 % des 15-17 ans ont reçu un cycle complet de primovaccination), mais elle stagne à de faibles niveaux chez les jeunes enfants (par exemple, moins de 15 % des 5-9 ans ont reçu un cycle complet de primovaccination). Si la priorité reste de combler les lacunes en matière de vaccination chez les adultes, les États membres de l’UE devraient envisager de renforcer leurs efforts pour augmenter les taux de couverture vaccinale chez les jeunes enfants.

(2) extrait de la page 8 traduit : Des mesures importantes, telles que la promotion de la vaccination des élèves et du personnel contre le COVID-19, l’encouragement d’une bonne hygiène respiratoire et des mains, la mise en place de systèmes de ventilation améliorés dans les locaux scolaires et le rappel fréquent de rester à la maison en cas de symptômes respiratoires, sont des outils essentiels pour réduire la transmission du virus. La mise en œuvre de mesures d’atténuation en milieu scolaire doit être adaptée au cadre éducatif et à la tranche d’âge des élèves. En outre, ces mesures doivent tenir compte de la nécessité de fournir aux enfants un environnement d’apprentissage et social optimal. Les orientations publiées par l’ECDC en juillet 202121 et les recommandations de ce document restent valables à cet égard.

Article présent dans la rubrique Ce qui me passionne, Changement de civilisation, Obligations vaccinales.
 
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5 commentaires

  1. Isabelle :

    Merci Geneviève pour cet appel à exercer notre responsabilité. Oui c’est inconfortable et à la fois « ne pas voir », « ne pas entendre », « ne pas questionner » est tellement plus inconfortable de mon point de vue : la vie n’a jamais consisté à obéir à des ordres extérieurs, elle est tellement plus riche lorsqu’on s’écoute profondément et que petit à petit nous nous débarrassons du prêt à penser, du prêt à consommer, et de tout ce qui nous empêche de trouver notre espace de plénitude … Merci pour la traduction de ces textes de l’UE et merci pour tout ce que tu fais. Je t’embrasse.

    Le 23 novembre 2022
  2. Martine :

    Bravo et merci Geneviève pour ta mobilisation et ton engagement !
    … et chacun peut se mobiliser ne serait ce que dans son refus ferme d’obtempérer !

    Le 23 novembre 2022
  3. Max :

    Bonjour Geneviève, très pertinent.
    Effondrement de notre modèle de société sans tellement de surprise ?
    Je dirais au contraire que je suis très surpris, car nous avons tout ce qu’il faut pour ne pas être pris au dépourvu.
    Il s’est passé autre chose.
    Une paralysie, je ne reconnais même pas certains de mes amis, mais leurs messages tournent autour de laisser aller, à quoi bon.
    Ce n’est pas eux. Comment est-ce possible ?
    Je ne vais pas commenter les manipulations grossières de réseaux internationaux.
    Tout a été dit. Et ce qui a été fait, malheureusement, porte bien peu de fruits.
    Et pourtant, c’est juste des techniques bien connues, de bas étage, et qui fonctionnent encore.
    Ce qui m’intéresse, c’est notre capacité individuelle et collective à
    Agir, réagir
    Je vais peut-être parler ou passer pour un vieux, mais je ne lâche pas l’affaire.
    Je crains beaucoup pour la génération à venir.
    Je pense qu’il nous faut savoir identifier rapidement les manipulations grossières, les biais de communication. Les ficelles sont un peu trop grosses.
    Et surtout être en phase avec nous-même.
    Bonne journée à tous
    Max

    Le 24 novembre 2022
  4. Geneviève :

    A propos de manipulations grossières, les révélations récentes sur le système des « vérificateurs de faits » sont juste énOOOrmes ! J’espère que cela ouvrira les yeux d’un certain nombre de personnes : l’interview de Malika Daoust par Idriss Aberkane

    Le 24 novembre 2022
  5. Laure :

    Merci pour ce bel article inspirant! Il est grand temps pour chacun et chacune de reprendre ses responsabilités. Exercer son libre-arbitre, discerner et sortir de la torpeur.

    Le 28 novembre 2022

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