Mangeons moins de viande :-)

Mangeons moins de viande, c’est bon pour notre santé et c’est bon pour la planète. Ci après, un article que j’ai co-signé, paru sur Médiapart  (http://blogs.mediapart.fr/edition/article/271011/moins-de-ketchup-pour-plus-de-viande ) :

Le nouveau décret sur les règles nutritionnelles dans les restaurants scolaires fait débat. Il prévoit qu’un plat protidique, à base de viande, poisson, oeufs, fromages, soit proposé à chaque repas accompagné d’un produit laitier. Un non-sens pour certains défenseurs de l’environnement, qui proposent d’autres formules de menus, à base de légumineux et céréales.

Nous sommes pour la plupart végétariens, sensibilisés à la nécessité de questionner l’impact global de notre alimentation, par rapport à la nécessité de nourrir 10 milliards d’humains demain, par rapport à la souffrance animale, à l’environnement, aux équilibres territoriaux, au modèle économique, etc. Certains d’entre nous n’ont pas encore franchi le pas mais réduisent leur consommation de viande, expérimentant eux-aussi ces regards incrédules qu’entraîne l’aveu d’un végétarisme, fût-il partiel et progressif.

Un récent décret sur l’alimentation dans les cantines scolaires [1] a fait parler de lui. Il a en effet le mérite de revenir sur la mise à disposition systématique de ketchup, sauces diverses et sel sur les tables de nos enfants. Alors que le terme «malbouffe» est entré dans les dictionnaires, à l’heure où l’on regarde en famille «Super size me» et «Nos enfants nous accuseront»… oui, on peut se féliciter de ce petit pas. Mais à quel prix?

Ce texte, sous couvert d’améliorer la qualité nutritionnelle des repas, redéfinit comme source de protéines exclusives («plat protidique») viandes, poissons, oeufs ou abats ; et met en concurrence céréales et légumineuses (les fameux «légumes secs»).

Végétariens, nous savons bien que l’apport nutritionnel des protéines végétales n’a rien à envier à celui de la viande. Et si nous croquons des carottes, nous avons aussi pris l’habitude de composer nos menus autour de céréales et de légumineuses associées, qui nous fournissent l’ensemble des protéines nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme.

Manger moins ou pas de viande, c’est meilleur pour la planète! La FAO reconnaît que «l’élevage est un des premiers responsables des problèmes d’environnement mondiaux» et qu’il produit davantage de gaz à effet de serre (en équivalent CO2) que le secteur des transports. La production de viande, issue d’animaux nourris notamment aux céréales, est une aberration écologique. Déforestation, consommation excessive d’eau, mais aussi cultures céréalières intensives pour nourrir le bétail… il a ainsi été calculé que si la consommation de viande diminuait de 10% dans les pays les plus industrialisés, c’est plus de 100 millions de personnes à travers le monde qui pourraient être nourries avec les céréales et légumes ainsi économisés.

Manger moins ou pas de viande, c’est meilleur pour la santé! Obésité, maladies cardio-vasculaires… les épidémies modernes, dites «maladies du mode de vie» sont évidemment liées à l’alimentation. L’image du végétarien terne et anémié est loin. Ne pas manger de viande, c’est surtout voir son risque de développer un cancer réduit de 45% (étude Université d’Oxford, 2009) et son espérance de vie augmenter de 6 à 10 ans («The food revolution», John Robbins).

Nous refusons de systématiser la viande dans les assiettes de nos enfants. Nous voulons avoir le choix. Celui de ne pas leur faire manger de viande, si telle est notre conviction. Celui de leur en faire manger, si telle est notre pratique, mais avec une exigence de qualité.

Il faut encourager les cantines à passer au bio, comme le préconisait le Grenelle de l’Environnement avec un objectif de 20% de produits bios dans les cantines à l’horizon 2012 (nous en sommes actuellement à 2 %…). Il faut faire de nos enfants des gourmets, des gastronomes, profiter des manifestations comme la récente «Semaine du goût» non pour faire découvrir le hamburger ou la pizza mais pour promouvoir des menus équilibrés, riches, des assiettes de toutes les couleurs.


Signataires

Julie Nouvion, Conseillère régionale d’Ile-de-France;  Jacques Boutault, maire du 2ème arrondissement, Paris; Mona Bras, Conseillère régionale de Bretagne, Union Démocratique Bretonne; Sophie Bringuy, Vice-présidente de la Région Pays-de-la-Loire en charge de l’environnement; Arnaud Caron, secrétaire régional EELV Picardie; Sylvain de Smet, Conseiller régional d’Ile-de-France; Natalie Gandais- Riollet, Conseillère fédérale EELV, spécialiste des questions d’alimentation; Valérie Labarre, Conseillère régionale de Champagne-Ardennes; Geneviève Lebouteux, Conseillère régionale des Pays-de-la-Loire; André Lefèbvre, Conseiller régional de Bourgogne; Mickael Marie, Président du groupe EELV au Conseil régional de Basse-Normandie; Yann Moreau, militant végétarien et écologiste; Joëlle Remoissenet, Conseillère régionale des Pays-de-la-Loire en charge de la restauration collective; Marine Tondelier, Jeunes Ecologistes; Estelle Touzin, Conseillère générale du Loiret.

[1]   Décret et arrêté du 30 septembre 2011 relatifs à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre de la restauration scolaire, parus au Journal Officiel du 2 octobre 2011

Article présent dans la rubrique Ce qui me passionne, Engagements, Evolution des consciences.
 
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