Changer le système, pas le climat !

La modification du climat sur la planète est en cours. Il y a vingt ou trente ans, il était question d’éviter le changement climatique. Aujourd’hui, ce n’est plus possible, la température moyenne du globe a déjà augmenté de 0,8 degré depuis la mesure de référence (1880, date des premiers relevés). Si les tendances actuelles se poursuivent, ce réchauffement pourrait atteindre +4 à 5 degrés à la fin du siècle.

Avec 0,8 degré de plus, nous connaissons déjà des catastrophes climatiques…

L’enjeu de la prochaine conférence sur le climat à Paris fin 2015 est de prendre des mesures pour que le réchauffement ne dépasse pas 2 degrés en 2100.

Dans ce contexte, le philosophe Dominique Bourg nous explique pourquoi tout le monde s’en fout. Ses premières explications, à mon avis souvent rabâchées, renvoient à nos comportements : « Ce qui semble faire réagir le genre humain, c’est un danger perceptible, évident et immédiat. Or, avec les affaires d’environnement, on se trouve confrontés à un type de danger auquel l’évolution ne nous a absolument pas préparés. Les problèmes d’environnement sont distants, dans le temps et dans l’espace (du moins le croit-on)« . En outre, « puisque c’est très noir, on est dans le déni« . A la fin de l’interview, il met aussi en cause, utilement, les hommes et femmes politiques : « Il y a une pseudo-élite politique qui maintient une partie de la population dans une ignorance crasse et un égoïsme radical […]  il faut que les politiques reprennent leur rôle : défendre le bien public. »

C’est le système qu’il faut changer ! Nos politiques, nos médias, nos enseignants, nous mêmes… nous avons tous subi et subissons encore un véritable endoctrinement conduit par la minorité qui profite du système actuel. Leur endoctrinement peut se résumer par « Il n’y a pas d’alternative », la célèbre phrase de Margaret Thatcher. Il se traduit par un asservissement de la planète (ressources naturelles, plantes, animaux, humains…) aux « forces du marché » c’est à dire à la poursuite de l’enrichissement de quelques-uns. Comme le résume Naomi Klein : « C’est un combat à mort qui se déroule aujourd’hui entre les multinationales et le climat… et les multinationales sont en train de le gagner. » Par cet endoctrinement, depuis les années 1980, elles sont parvenues à affaiblir considérablement la puissance des Etats, au profit de leur propre puissance. Le Tafta qui se prépare en secret, aggraverait d’ailleurs encore ce déséquilibre. Par cet endoctrinement, elles ont imposé le concept de « développement durable » où l’économie (système actuel) se trouve placée sur le même plan que la situation écologique et que les relations entre humains… Alors, bien sûr, rien ne change vraiment.

Tant que les hommes et femmes politiques, endoctrinés, traduiront « défense du bien public » par « plus de croissance » et « meilleures conditions environnementales », on fera, au mieux, du sur-place.

Changer le système ! Beaucoup ont déjà fait un pas de côté par rapport au système dominant et ils inventent de nouvelles façons de faire qui fonctionnent. Les Nantais pourront en rencontrer les 19 et 20 septembre prochains à Alternatiba 🙂 . A un niveau plus global, c’est une autre organisation économique qu’il nous faut inventer. Les deux objectifs sur lesquels on pourrait être très nombreux à s’accorder : respect des équilibres de la vie sur Terre et partage équitable des richesses. Est-ce qu’il en sera question à la Cop 21 ?

Article présent dans la rubrique Ce qui me tarabuste, Le dysfonctionnement de l'économie.
 
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